>>Construction en banco

9 juillet 2021
Cooperaction.org 

Yves GILLE - Me contacter

La construction en banco ou terre crue est souvent considéré par les Africains mais aussi beaucoup d’occidentaux comme n’étant pas une "vraie construction".

Pourtant nous n’aurions certainement pas idée de considérer nos très nombreuses constructions en pisé comme de fausses constructions ! Or, la différence entre banco et pisé semble faible, pour ne pas dire infime !

Le pisé (cf in Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pis%C3%A9) est de la terre, plus ou moins argileuse, très souvent complétée de sapines ou couches de mortier.

Les différences importantes qu’on peut relever pour le pisé par rapport au banco sont :
 l’existence de drains évitant les ruissellements autour de la construction,
 des fondations assez profondes assurant une stabilité de tassement,
 un mur de soubassement en pierres généralement liées à la chaux, dépassant du sol de 0,5 à 1 m,
 des couches d’enduits résistants à l’érosion (mais perméables à l’humidité pour ne pas piéger les remontées humides dans les murs,
 des toits assez débordant pour protéger les murs d’une partie des pluies.

Ces cinq éléments, associés à un minimum d’entretien, essentiellement des réfections d’enduit, doivent rendre les constructions en banco aussi pérennes que nos maisons en pisé.

Inconvénients à l’utilisation du banco :
 comme déjà dit, il est mal accepté par les Africains qui considèrent que seules les constructions en ciment font "moderne" et que ce sont donc les seules à mériter considération. Il y aura donc un problème d’acceptabilité à résoudre ;
 il implique un minimum d’entretien (crépissage toutes les quelques années) mais on peut se demander si, vu le prix de la main d’œuvre et l’importance du chômage, c’est un inconvénient ou un avantage.

Avantages :
 isolation thermique très supérieure aux parpaings de ciment permettant de garder une certaine fraicheur dans le début de journée,
 construction complètement maitrisable par les techniciens locaux à quelques détails prêt et à une amélioration de leurs habitudes techniques (construction des fondations et du mur de soubassement),
 prix de revient très modeste,
 très faible besoin de produits importés.

Le banco est généralement mis en œuvre de deux façons différentes :
 assemblage de briques crues séchées liées par un mortier de terre,
 empilement direct de terre crue humide et malléable, sans recours à des banches (coffrage) comme on le fait pour le pisé chez nous . Cette dernière technique, probablement moins usitée que les briques crues, implique de laisser durcir les premiers lits avant de déposer les suivants.
Ces deux techniques sont probablement aussi valables l’une que l’autre. Celle usité là où l’on interviendra sera probablement la meilleur.

De nombreux détails techniques sur les fondations et les montages de murs en briques sont donnés dans le site de La Voute Nubienne : http://www.lavoutenubienne.org/.
Le principe qu’ils défendent, comme leur nom l’indique, est celui d’une construction avec voute en terre (aucune utilisation de bois, rare, cher et fragile (termites). Si ce principe est intéressant, il rencontre sa limite par la largeur maximale que peut avoir une telle voute (c’est à dire sa portée), surtout montée sans échafaudage de soutènement de la voute en construction. En conséquence, pour certains réalisations telles des salles de classe, on ne peut utiliser une voute mais rien n’empêche de transposer la technique en utilisant un toit, soit classiquement en tôle, soit, mieux, en paille (cf. toiture).




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