>>Remarques générales sur les nutritions.

30 septembre 2019
Cooperaction.org 

Yves GILLE - Me contacter

Les problèmes de malnutrition - bien plus que de sous-nutrition - sont courants en Afrique de l’Ouest, particulièrement en zone sahélienne et surtout chez les enfants et les femmes enceintes.

Bien sûr des compléments alimentaires occidentaux, indispensables en situation d’urgence, peuvent être apportés mais, pour le long terme donc le développement, la production par les autochtones est évidemment préférable !

Ces malnutritions nous semblent liées à trois grands facteurs :
 une préférence pour les cultures de produits "qui remplissent le ventre" : farineux au premier chefs (mil, maïs, riz...) et, à un moindre degré, les légumineuses (maintenant Fabaceae ou fabacés) qui, elles, ont l’avantage d’être riches en protéines,
 une mauvaise connaissance de la nutrition,
 un usage qui veut que les convives soient successivement les hommes, les femmes, les enfants, et que les premiers consomment les "sauces" (qui apportent le goût et contiennent le plus de vitamines, fer et oligoéléments) ne laissant que les parties plus pauvres aux suivants [1].

La lutte contre la malnutrition consistera donc en :
 introduction et apprentissage des techniques de production,
 apprentissage de bases de nutrition,
 essaie de modification de l’ordre des convives ou mise de côté de "sauces" au profit des défavorisés.

Un ouvrage en français : "Nutrition humaine en Afrique tropicale", un peu ancien (la dernière édition serait de 1990 mais les indications ne sont pas très claires) mais apparemment très complet sera utilement consulté.

Nous ne nous intéresseront ici qu’au premier point : introduction de produits à bonne valeur nutritive en particulier protéines, fer, vitamines et oligoéléments, en particulier spiruline (Arthrospira platensis) et moringa, et particulier en zone sahélienne Moringa oleifera.
La luzerne a aussi été préconisée mais sa culture nous semble mal adaptée à des climats à longue saison sèche.
Il ne faut pas, non plus, oublier les légumineuses, déjà largement utilisées mais pas assez, en particulier pour les enfants. Elles sont très riches, particulièrement en protéines et peuvent presque totalement suppléer aux apports en viande, poisson ou produits lactés.

Nous avons une préférence pour le moringa et les légumineuses : il ont l’avantage sur la spiruline de demander moins de rigueur dans leur culture, par ou peu d’intrants extérieurs, de ne pas nécessité un contrôle microscopique de la production, de ne pas comporter de risque en cas de mauvaises techniques de production.

Le moringa est déjà connu, voire traditionnel, pour certains cultivateurs. Le fait qu’il ait un nom dans la plupart des langues locales (wolof, foulfouldé (peul), mooré...) le montre.
Il est également appelé "arbre de vie", "arbre du paradis"... exprimant son utilité.

Certaines légumineuses sont également connues de cultivateurs africains donc de culture facile pour eux.
Nous sommes peu favorables à l’arachide, malgré d’excellents apports nutritifs et en protéines, car sa culture est exportatrice : sa récolte implique l’arrachage du pied puisque ses graines s’enfouissent, donc la quasi totalité de ce qu’il a puisé dans le sol est exportée. Le même reproche s’applique au pois bambara qui, e plus, est moins riche en protéines. Il est, au moins, indispensable de récupérer dans un composte, voire par un simple enfouissement lors d’un labour, toutes les parties de la plante qui ne sont pas consommées, pour restituer des nutriments aux sols.


notes

[1Cet usage serait du à ce que ceux qui permettent la survie du groupe, par la culture, doivent être les premiers et les mieux nourris. Reste que si cela a un sens pendant l’hivernage (saison des pluies) ou le travail cultural est intense et souvent épuisant c’est moins net pendant la longue saison sèche !



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