>>Développer pour ne plus assister.

17 février 2011
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Yves GILLE - Me contacter

Développer pour ne plus assister

Un éditorial de Biologie Sans Frontières

Développer pour ne plus assister, sous-titre de notre association (BSF), idée force de ses " pères fondateurs ".
Ces fondateurs et nombre de ceux qui les rejoignirent dans les premières heures avaient une forte expérience des pays en voie de développement puisque beaucoup avaient passé " leur coopération " dans ces pays. Ce choix ne fut donc ni théorique ni dogmatique. Ce fut celui de la connaissance et aussi de la confiance qu’ils avaient dans leurs partenaires locaux.

C’était, c’est toujours, un choix difficile. Devant la pauvreté voire la misère, l’immensité des besoins, n’est-il pas terriblement tentant d’apporter un secours immédiat : notre conscience en est promptement soulagée.
Difficile de résister à cette pulsion, d’autant plus que certains autochtones tentent d’entretenir une mauvaise conscience d’une dette que les générations " occidentales " devraient payer ad-libitum.
Dette de la colonisation et du " retard " définitif qu’elle aurait engendrée... Mais l’Inde, nouveau dragon, redoutable concurrent des "occidentaux", n’a-t-elle pas été colonisée ?
Dette de la traite négrière... qui n’aurait pu être sans l’efficacité des Africains des côtes razzieurs d’hommes... Sont-ils, eux, irresponsables à jamais ?

Mais secourir par un cadeau, le faire pour expier des actes de nos aïeux ou par simple pitié, n’est-ce pas le pire des cadeaux ? Le meilleur service à rendre est-il vraiment d’enfermer ces peuples dans la dépendance d’un assistanat perpétuel ? N’est-ce pas le lit d’une autre colonisation, plus sournoise, moins glorieuse, mais bien plus efficace et durable d’autant qu’elle est faite avec la complicité objective de ces colonisés. Et les propagandistes, activistes occidentaux de notre culpabilité, ne sont-ils pas instrumentalisés – de facto ou en toute volonté – par ces nouvelles forces colonisatrices ?

Mais, au-delà de ces considérations et plus concrètement : quelle sera la réaction de celui qui, dans les difficultés, reçoit cette aide immédiate, la reçoit souvent, est pris en charge avec des compléments alimentaires, engrais, médicaments, réactifs... ? Pour beaucoup ce sera d’attendre une nouvelle aide pour son prochain problème ; et n’est-ce pas humain ?

Puisque ce secours est pire que le mal, il n’y a plus qu’à enseigner à pêcher plutôt que de donner du poisson... Développer pour ne plus assister.
C’est dans cette optique que BSF, au-delà de la mise en place de matériel technique – investissement de départ, en somme - poursuit sa politique de formation, de parrainage et refuse de fournir significativement des consommables. Et c’est ainsi que nous nous réjouissons lorsque certains revendiquent, non plus une aide mais une collaboration avec nous ! Vers le vrai chemin de la liberté, par l’autonomie.




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